Les industriels américains bénéficient d'incitations fiscales pour moderniser leurs usines, en investissant dans de nouveaux équipements. Ces dépenses sont entièrement et immédiatement déductibles, alors que les entreprises étaient obligées de les amortir sur plusieurs années auparavant. Ce coupe de pouce, prévu pour les 5 prochaines années, crée un potentiel d'investissement important dans les usines américaines. Où vont se concentrer ces dépenses d'équipement ? Voici trois tendances de haute technologie susceptibles de modifier les processus de fabrication.
Automatisation
L'automatisation de la fabrication est fréquente depuis les années 1970, mais les améliorations de la robotique accélèrent l'innovation dans les usines.
Prenez l'industrie du vêtement : certaines parties ont été mécanisées depuis les débuts de la machine à coudre mais les tissus étaient parfois difficiles à travailler et nécessitaient généralement des mains humaines adroites pour l'assemblage final. Aujourd'hui, aux États-Unis et à l'étranger, les machines peuvent manipuler des tissus souples, piquer des poches et attacher des boucles de ceinture :
- Softwear Automation, basée à Atlanta, a breveté des «sewbots» qui fabriquent des vêtements, des articles ménagers et des chaussures sur des lignes de travail entièrement automatisées.
- Adidas a récemment ouvert des usines de fabrication de chaussures «Speedfactory» aux États-Unis et en Allemagne.
- Les améliorations technologiques ont aussi permis la création de «cobots»: des robots qui travaillent aux côtés et en collaboration avec les humains. Ces robots sont souvent mobiles, agiles et équipés de capteurs. Ils peuvent gérer des tâches multiples telles que les opérations de "pick and place". Ils rendent ainsi le travail humain en usine moins répétitif et moins dur physiquement.
- Amazon est à la pointe de l'automatisation. Fin 2017, plus de 100 000 robots travaillent pour le géant comme des étagères mobiles et des bras mécaniques qui améliorent le rendement dans les entrepôts.
Réalité virtuelle
La réalité virtuelle ou réalité augmentée (VR / AR) est une autre technologie futuriste déjà active. Selon un sondage de PwC, plus d'un fabricant américain sur trois utilise ou envisage d'adopter les technologies VR / AR d'ici 2018.
Ford est l'un des précurseurs dans ce domaine. Le constructeur automobile utilise la réalité virtuelle tout au long de ses processus de conception, d'ingénierie et de fabrication. Ford utilise, par exemple, des capteurs immersifs de mouvement et des détecteurs de mouvements corporels pour comprendre comment les travailleurs se déplacent, et ainsi faciliter la création de lignes de production efficaces, ergonomiques et sécurisées.
De nombreuses autres entreprises utilisent des dispositifs virtuels à différents niveaux pour faciliter la formation, l'assemblage et la réparation :
- L'intégration de nouveaux employés est plus rapide avec la réalité virtuelle en leur donnant une formation plus approfondie et plus immersive.
- L'assemblage complexe est plus simple pour les travailleurs lorsque les instructions et les illustrations étape par étape apparaissent dans leur champ de vision. Les employés restent concentrer sur leur tâche plutôt que de s'éloigner pour trouver un manuel d'instructions.
- La réalité virtuelle accélère aussi les travaux de maintenance. Par exemple, l'entreprise qui gère les trains de banlieue de Boston a équipé de lunettes intelligentes ses mécaniciens sur le terrain. Ils collaborent ainsi en direct avec des techniciens experts présents au siège de l'entreprise.
La fabrication additive
La fabrication additive - version industrielle de l'impression 3D - aide les entreprises à fabriquer des prototypes et des pièces rapidement et à moindre coût. Cette technologie est très répandue quelle que soit la taille des entreprises.
GE, Ford et la marine américaine comptent sur la fabrication additive pour créer des pièces selon des spécifications précises. Ford a récemment déclaré au Wall Street Journal que l'impression 3D lui a permis de fabriquer plus de 700 000 pièces au cours des cinq dernières années, soit une économie estimée à 200 millions de dollars!
Ne pas oublier les données !
Moderniser les équipements avec des investissements dans l'automatisation, la réalité virtuelle et la fabrication additive nécessite aussi bien évidemment une plate-forme numérique performante.
Les industries créent ainsi des opportunités en terme de collecte et de valorisation des données tout au long du cycle de production. L'analyse de ces données leur donne des idées : comment améliorer la qualité et l'efficacité, comment optimiser la vitesse de production et réduire les coûts opérationnels...
Ces technologies, qui appartenaient hier encore à la science-fiction, deviennent notre réalité.